One day, while wandering through a forest on the eastern outskirts of Paris, I came across a cluster of trees tangled together on dark, damp, almost swampy ground. The sight struck me. I returned and descended to the edge of those chaotic trees, standing in long contemplation, and took a photo of them. That night, I dreamt of the entangled trees again, but this time I saw them slowly, heavily moving their bodies, whispering to one another—it was a gathering. I faintly heard their muddled words; they were probably discussing important matters. This feeling of confusion stayed with me for a long time. Later, from 2011 to 2014, I would return to visit these trees at various times of the day, especially at night. Night wraps the earth, stripping away our sight; nature in those moments is no longer something you can easily represent. Yet, through the simple act of photography, sometimes using a flash, when the scene is revealed in a startling way, we can freeze that fleeting moment of connection with nature—with what has already penetrated deep inside us, but still remains invisible.
Un jour en sillonnant une forêt dans la banlieue est de Paris, j’ai aperçu une série d’arbres qui s’enchevêtrent sur une terre sombre et humide presque marécageuse. J’en ai été frappé. J’y retournai et descendis jusqu’au bord de ces arbres chaotiques, en longue contemplation, j’ai pris une photo d’eux. Cette nuit-là, j’ai rêvé de nouveau face à ces arbres enchevêtrés, mais j’ai découvert cette fois-ci qu’ils étaient en train de bouger leurs corps en lenteur et en pesanteur, murmurant l’un avec l’autre, c’était une réunion. J’entendais très vaguement leurs confuses paroles, il s’agissait sans doute des choses importantes. Cette perplexité m’a longtemps entouré. Après, de 2011 à 2014, j’allais rencontrer ces arbres dans les différentes moments du jour, notamment en nocturne. La nuit abrite la terre, elle nous prive aussi de la vue, la nature de ce moment ne peut plus être représentable. En revanche, à travers le geste minimal de la photographie, parfois avec le flash, au moment où la situation est révélée d’une manière surprenante, nous parviendrons à figer l’instant de correspondance avec la nature, avec ce qui a déjà pénétré au fond de nous, mais reste toujours invisible.
某一天我在巴黎东郊的森林騎行,在迅疾的風景中,匆匆瞥見一片茂密的虬枝,無端縱橫在一團幽暗之中。我感到一震,不禁回到這堆雜亂的虬枝面前。它們匍匐在潮濕近乎池沼的土地上。我在那裡凝望許久,拍下了一張照片。是夜入夢,我重新站在這堆虬枝邊緣,發現它們原來都在緩緩地扭動著身軀,彼此間低沉地交談,這是一場集會,我聽不清楚它們含糊的語言,但隱約感覺到這是一些重要的事情。這種困惑纏繞了我很久。在這之後,我常在不同的時分與這些樹木相會,特別是夜間。夜晚遮蔽了大地,此刻的自然是不可能被再現的,攝影反而以最精簡的動作,尤其閃光,以一種出乎意料的方式,在照耀身處情境的一瞬間,與自然達成了某種通感,從而顯現了我們無法看見卻早已抵達感知深處的自然。